Rucher municipal, gestion écologique des espaces verts, jardins partagés… Villefranche multiplie les actions concrètes pour préserver la biodiversité en milieu urbain. Sensibiliser les Caladois, protéger les pollinisateurs, accueillir la faune locale : autant d’engagements pour une ville plus verte et durable.
Un rucher municipal
Depuis 2009, la Ville de Villefranche-sur-Saône accueille un rucher municipal dans le parc de Haute Claire, un écrin de verdure de 2,5 hectares situé en cœur de ville. Composé de 5 ruches, ce site a été créé dans une démarche de sensibilisation à la préservation de la biodiversité et à la protection des pollinisateurs.
Référencé auprès du Syndicat d’apiculture du Rhône, le rucher bénéficie d’un suivi sanitaire régulier, assuré par des apiculteurs bénévoles membres du syndicat. En lien étroit avec les services municipaux des Espaces verts et de la Mission Développement durable, ces passionnés veillent à la bonne santé des colonies, assurent la récolte du miel et participent à des actions pédagogiques.
Chaque année, à l’occasion de la Foire au miel en octobre lors des Semaines de Développement Durable, près de 300 élèves des écoles primaires caladoises sont invités à découvrir le « monde des abeilles », à travers des animations ludiques et éducatives.
Le miel produit est offert lors de divers événements municipaux, contribuant ainsi à sensibiliser le grand public à la disparition des abeilles et aux enjeux environnementaux liés à leur protection.
En 2024, le rucher de Villefranche s’est illustré au Concours des miels Rhône-Alpes organisé par le Syndicat d’apiculture, en remportant la médaille de bronze. Villefranche devient ainsi la première collectivité locale à recevoir cette distinction.
De plus, en 2024, la Ville a reçu, une nouvelle distinction pour ses actions en faveur de la protection des pollinisateurs et la biodiversité : le label APIcité®, niveau 1 abeille, par l’Union National de l’Apiculture Française (UNAF)
Une gestion durable des espaces verts pour préserver la biodiversité
Engagée dans une démarche écologique ambitieuse, la Ville de Villefranche-sur-Saône a mis en œuvre depuis plusieurs années un Plan Zéro Phyto, excluant l’usage de pesticides dans l’entretien de ses espaces publics. Cette politique volontariste s’accompagne d’une série d’actions concrètes pour favoriser la biodiversité en milieu urbain.
Un patrimoine arboré renforcé
Plus de 1 000 arbres ont été plantés récemment, portant à 7 000 le nombre total d’arbres sur l’ensemble du territoire communal.
Une gestion raisonnée et écologique des espaces verts
Les pratiques évoluent pour s’adapter aux usages et aux enjeux environnementaux :
- Paillage systématique des massifs de vivaces et d’arbustes
- Désherbage mécanique et thermique, en remplacement des produits chimiques
- Éco-pâturage avec brebis, ânes ou chevaux dans certains secteurs
- Fauchage tardif sur les talus et accotements
- Taille douce pour préserver les habitats naturels
- Diversification végétale avec une priorité donnée aux plantes mellifères et aux espèces économes en eau
Des aménagements pensés pour la biodiversité et la pédagogie
- Création de jardins pédagogiques dans toutes les écoles primaires de la ville
- Piégeage naturel des chenilles processionnaires et des frelons asiatiques
- Gestion différenciée des espaces au cimetière
- Plantation d’arbres fruitiers et arbustes à baies dans les jardins collectifs
Un fonctionnement circulaire et vertueux
Les déchets verts issus de l’entretien sont compostés sur site au Centre technique municipal.
Les serres municipales, quant à elles, sont gérées depuis près de 20 ans selon les principes de la Production Biologique Intégrée (PBI), utilisant des insectes auxiliaires, du savon noir et des huiles végétales pour préserver les cultures.
Une reconnaissance nationale
L’ensemble de ces actions a permis à la Ville de se voir attribuer 3 fleurs dans le cadre du label « Villes et Villages Fleuris », soulignant son engagement en faveur d’un cadre de vie durable et respectueux de l’environnement.
Des espaces de nature en chiffres
Le territoire de Villefranche est doté de nombreux Parcs et Jardins publics, entretenus par 35 agents du service Espaces verts et Propreté urbaine
En quelques chiffres
- 66 ha d’espaces verts dont :
- 43 ha gérés en régie
- 5 000 arbres d’alignement comprenant
- 51 variétés différentes
- 800 arbres
- 80 massifs traités en fleurissement annuel et bisannuel, en vivaces ou en arbustes
- Parc urbain de Haut claire de 44 000 m²
- Parc Simone Veil 8 000 m² au cœur de l’écoquartier
- Parc Vermorel 2 0000 m² avec des arbres centenaires
- Parc Thimonnier 8000 m2
- Bordelan : une zone naturelle avec étang
Des jardins partagés
Afin de contribuer à la sensibilisation des caladois à la nature et au jardinage, la Ville a signé une convention avec l’association « Incroyables comestibles », mettant à disposition de petites parcelles de terrain, dédiées au jardinage en mode participatif.
4 espaces sont actuellement investis par cette association pour une culture potagère, partagée. Ils se situent respectivement sur la Parc Simone Veil, devant la Médiathèque, sur le square des Droits de l’enfant ainsi que dans le parc Haute Claire.
Accueillir le hérisson dans son jardin
Le hérisson, un allié discret à protéger dans nos jardins
De plus en plus présent en ville, le hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) trouve refuge dans nos jardins et espaces verts. Victime de la disparition des haies, de la déforestation et de l’usage intensif de pesticides, ce petit mammifère emblématique se tourne désormais vers les zones urbaines, devenues pour lui des havres de paix.
À Villefranche, les hérissons sont nombreux à fréquenter parcs, talus, et jardins privés. Leur présence est précieuse : ils jouent un rôle important dans l’équilibre des écosystèmes en se nourrissant notamment de limaces, insectes et autres nuisibles du jardin.
Une espèce strictement protégée
Le hérisson d’Europe est un mammifère protégé par la loi française. Conformément à l’article L411-1 du Code de l’environnement, il est interdit de :
- le capturer, le blesser, le tuer ou le perturber,
- le transporter, le détenir, le vendre ou l’acheter,
- le naturaliser ou l’utiliser de quelque manière que ce soit.
Ces interdictions visent à garantir sa survie, fragilisée par l’artificialisation des milieux et les dangers liés à la circulation routière ou aux pratiques de jardinage inadaptées.
Comment l’accueillir et le protéger ?
Chacun peut agir, à son échelle, pour favoriser la présence des hérissons en ville. Quelques gestes simples peuvent faire la différence :
- Créer des refuges naturels (tas de feuilles, haies, bois morts)
- Laisser des passages ouverts entre les jardins pour faciliter leurs déplacements
- Éviter les produits chimiques et les outils de jardin dangereux (robots tondeuses, filets, etc.)
- Installer des abris spécifiques dans des zones tranquilles du jardin
Pour en savoir plus, la Ligue pour la Protection des Oiseaux propose des conseils pratiques pour héberger, nourrir et protéger les hérissons dans un cadre respectueux de leur mode de vie, à consulter ici !